A qui profite le crime ?
Le maire de la commune ?
Albert Fleming,
régulièrement réélu depuis vingt ans et depuis longtemps épinglé par la
Cour des Comptes, ce qui a conduit à la mise sous tutelle de
l'administration de la commune, possède des intérêts conjoints avec
Bruno Choisy pour la réalisation d'un dépôt de carburant, avec lequel
ils réinstaureraient un monopole sur la partie Française.
Le sous-préfet ?
Patrice Latron avait fait une affaire
personnelle de faire fermer les stations-service créées par Jean-Pierre
Passera. Il n'avait pas hésité à affirmer devant témoins : « Il faut
l'arrêter par tous les moyens ». S'il a demandé son détachement en
septembre 2003, quelques semaines après le malheureux assassinat, il
n'en reste pas moins attaché à Saint Martin, territoire qui bénéficiera
vraisemblablement bientôt d'un nouveau statut dans lequel ce
représentant de l'état pourrait bien trouver un poste de Super Préfet,
dans la lignée des gouverneurs des anciennes colonies françaises. Est-ce
son acharnement, attisant ainsi la haine des concurrents, sa négligence,
malgré sa connaissance des menaces de mort, ou l'interprétation au-delà
de l'objectif de ses propos qui a conduit à cet odieux assassinat ?
Un concurrent ?
Principal concurrent des stations Cadisco,
les démêlés judiciaires de Bruno
Choisy sont nombreux et connus. Une partie de sa
famille est sous les verrous à la suite du meurtre, il n'en garde pas
moins le projet de créer un site de stockage de carburant (appelé shore
tank) auquel était totalement opposé Jean-Pierre Passera. Ils avaient
d'ailleurs eu un accrochage verbal il y a quelques mois au cours duquel
Bruno Choisy avait simplement déclaré : « Si tu m'empêches de faire mon
shore tank, je te fais descendre ». Aura-t-il concrétisé ses propos sans
doute lancés sous le coup de la colère, en impliquant ses proches, ou
est-ce le fruit d'un hasard bien malencontreux pour lui ? |