Saint-Martin vue de France
Hormis quelques annonces
publicitaires touristiques, l'île de Saint-Martin, partagée entre la
France et les Pays-Bas depuis le XVIIè siècle, à quelque deux cents
cinquante kilomètres de la Guadeloupe, reste peu connue des Français. Si
elle est, en théorie, une zone franche, non soumise aux taxes
douanières, avec une fiscalité différente de celle en vigueur en
métropole, elle est, en revanche, soumise aux lois et codes français.
Jean-Pierre Passera ne l'ignorait pas, qui a multiplié les procédures
judiciaires pour que soit respecté le droit et qui a, par maints
courriers, tenté d'informer les autorités françaises de ce qui se
passait sur ce territoire. La petite taille de l'île suscite pourtant
quelques singularités : une brigade des douanes, dirigée par Robert
Chauvin, s'acharne à vouloir jouer un rôle de collecteur d'impôts alors
que sa présence n'est à la base justifiée que par la lutte contre la
drogue. C'est pourtant un de ses plus gros bonnets locaux qui est
impliqué dans cette affaire de meurtre. En outre, même si la Présidence
de la République fait part de son intérêt, la
communication s'avère difficile avec les autorités ministérielles et
gouvernementales lorsque leur représentant légal, en l'occurrence le
préfet, est précisément mis en cause dans la réclamation de justice ? Le
probable futur statut de l'île, lui conférant plus d'autonomie, risque
fort de l'éloigner plus encore des préoccupations de l'administration
française… |